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05 Juin 2018 – Journée International de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)

05 Juin 2018 – Journée International de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) constitue l’ensemble des activités liées à la pêche et menées en violation des lois, qui font l’objet de déclaration d’informations erronées sur les opérations de pêche et leurs captures et qui ne sont pas réglementées par les États. Aussi, On entend par pêche INN, les activités de pêche hauturière qui interviennent dans des zones couvertes par des Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) et pour des stocks de poissons pour lesquels il n’y a pas de mesures de conservation ou de gestion.

Le 5 décembre 2017, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé une résolution proposée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la pêche durable, instituant ainsi le 5 juin, Journée internationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). La première Journée internationale de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) sera donc célébrée pour la première fois le 5 juin 2018 et sera une occasion importante de souligner les efforts importants déployés à l’échelle mondiale, régionale et nationale pour lutter contre cette pêche frauduleuse.

Le fléau de la pêche INN : un enjeu planétaire

Avec l’augmentation toujours croissante de la demande en produits de la mer et la stagnation de l’offre de produits de captures au plan mondial depuis plus d’une vingtaine d’année, les ressources halieutiques font l’objet d’une convoitise de plus en plus grande. La pêche Illicite, non déclarée non réglementée reste de nos jours l’une des plus grandes menaces pour les écosystèmes marins en raison des impacts négatifs qu’elle engendre sur les efforts des pays pour gérer durablement la pêche et la préservation de la biodiversité marine.

Des estimations indiquent que la valeur annuelle globale de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée varie entre 10 et 23,5 milliards de US dollars. Cela représente entre un sixième et un tiers des captures mondiales déclarées, soit entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons par an. Les pertes dues à cette pêche frauduleuse dans les eaux de l’Afrique subsaharienne sont estimées, elles, entre 1 et 1,5 milliards de US dollars par an, soit près d’un quart du total des exportations annuelles de poissons de l’Afrique.

Les effets de cette pêche sont graves, en particulier pour les pays côtiers et les petits États insulaires en développement fortement tributaires des activités de pêche. Ces effets néfastes affectent négativement les économies nationales, les moyens de subsistance des populations, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que l’environnement.

Par ailleurs, les pays qui ne peuvent pas s’acquitter de leurs obligations internationales en matière de gestion et de gouvernance des pêches risquent d’encourir des sanctions commerciales pour leurs exportations de produits de la pêche.

Les actions de la FAO pour lutter contre la pêche INN en Afrique Centrale et au Gabon

Pour lutter contre le fléau de la Pêche INN, la FAO a développé plusieurs instruments juridiques internationaux, tels que le Code de Conduite pour une Pêche Responsable (1995) ; le Plan d’Action International visant à prévenir, à contrecarrer et à limiter la pêche Illicite, Non Déclarée, Non Réglementée (2001) ; les Directive Volontaires pour la conduite de l’Etat du Pavillon (2014).

Parmi ces instruments, l’Accord FAO de 2009 relatif aux Mesures du Ressort de l’Etat du Port (AMREP) visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche INN est particulièrement pertinent et efficient pour lutter contre le fléau de la pêche INN. En effet, cet Accord vise à empêcher les Navires se livrant à des activités de pêche INN d’utiliser les ports et de débarquer leurs prises. En bloquant ainsi l’accès aux produits issus de la pêche INN aux marchés nationaux et internationaux et en obligeant les pêcheurs qui pratiquent la pêche illégale à rechercher des ports plus éloignés, l’incitation économique de pratiquer la pêche illégale devient moindre.  Cet Accord international contraignant est entré en vigueur le 5 juin 2016 avec l’adhésion de plus de 25 Etats et la date de son entrée en vigueur a été retenue pour célébrer chaque année la journée internationale de lutte contre la pêche INN.

En Afrique, le Gabon fut le premier pays à adhérer à cet Accord par acceptation le 15 novembre 2013.   A ce jour, l’Union Européenne et 50 autres pays ont déposé des instruments d’adhésion pour devenir Parties de cet Accord, et l’engagement politique pour freiner le fléau de la pêche INN est en hausse constante. Dans la région d’Afrique Centrale, Sao Tomé e Principe a déposé son instrument d’adhésion à l’AMREP le 22 Novembre 2016 et la Guinée Equatoriale est en passe de compléter, très prochainement, son processus d’adhésion. La FAO en relation avec la Commission Régionale des Pêches du Golfe de Guinée (COREP) poursuit le plaidoyer pour encourager les Etats membres de cette organisation régionale de pêche (Angola, Cameroun, Congo, Gabon, République Démocratique du Congo, São Tomé et Principe) non encore Parties à l’Accord AMREP a adhéré.

Au Gabon, la FAO a appuyé de 2015 à 2016 le renforcement des capacités institutionnelles de l’Agence Nationale des Pêches et de l’Aquaculture (ANPA) pour lutter contre les pêche INN, à travers le diagnostic approfondi du système de Suivi Contrôle et Surveillance des Pêches, le développement d’un Plan d’actions et d’investissement pluriannuel de la Direction du Suivi Contrôle et Surveillance de pêches de l’ANPA, ainsi que d’un plan de développement pluriannuel du Centre de Surveillance des Pêches. Une Stratégie nationale assortie d’un plan d’action qui identifie les besoins prioritaires pour le renforcement des cadres politiques, réglementaires et opérationnelles a également été élaboré en 2016 pour la mise en conformité avec l’Accord sur les mesures sur les Ressort de l’Etat du port et d’autres instruments internationaux auxquels le Gabon a adhéré.

Les ressources financières pour soutenir les États côtiers et les Petits Etats Insulaires en développement, ainsi que des Organismes Régionaux de Pêche qui démontrent un engagement politique fort pour lutter contre le fléau de la pêche INN sont en cours de mobilisation dans le cadre des fonds de renforcement des capacités acheminés à travers la FAO.

Source : FAO

A propos de Therence Arland NDONG OBIANG

Therence Arland NDONG OBIANG
Therence Arland NDONG OBIANG Agent Responsable des Systèmes d'Informations / Communication - COREP BP 161 Libreville (Gabon) – Tél : +241 (0)74.28.57.24 E-mail : t.ndong@corep-se.org / therencendongobiang@gmail.com

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