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Cameroun

Cameroun

Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale qui a une superficie de 475.000 km² et une population estimée à 20 millions d’habitants. Il dispose d’une façade maritime qui fait partie du secteur central du golfe de Guinée et qui s’étend sur environ 360 km entre le Nigeria et la Guinée Equatoriale (FAO 2003, Country Profile). La pêche est très active dans le pays et représente un secteur important tant du point de vue socio-économique qu’alimentaire. Elle est organisée autour de quatre branches : la pêche industrielle, la pêche artisanale maritime, la pêche continentale et l’aquaculture. La pêche artisanale maritime et la pêche continentale qui sont exclusivement du ressort des populations rurales emploient plus de 200.000 personnes dont 65.000 en emplois directs (pêcheurs) et 135.000 en emplois indirects (transformateurs, commerçants, fabricants et réparateurs d’embarcations et d’engins, etc.), et débarquent annuellement plus de 140.000 tonnes de produits dont 90.000 tonnes pour la pêche artisanale maritime et 50.000 tonnes pour la pêche continentale(Enquete cadre MINEPIA, 2009). La pêche industrielle produit un peu moins de 8.000 tonnes par an et l’aquaculture un plus de 2.000 tonnes. Les exportations qui portent essentiellement sur les crevettes pêchées par la pêche industrielle sont négligeables, ce qui donne une production nationale estimée à 150.000 tonnes par an, et un disponible de 127.500 tonnes après déduction des 15% de pertes après captures (Njifonjou & Henry, 2009). Les besoins annuels de la population se situent autour de 247.500 tonnes pour une consommation moyenne par tête de 15,5 kg. Pour résorber le déficit, le pays importe chaque année près de 120.000 tonnes de poissons (Boukari, 2010). Ces importations qui proviennent essentiellement du Sénégal et de la Mauritanie portent pour plus de 90% sur les chinchards, les maquereaux et les sardines, espèces bon marché particulièrement appréciées par les couches les plus démunies de la population. Les espèces démersales sont reconnues être en état de surexploitation. Cet état de surexploitation qui remonte à l’année 1986 a été documenté par plusieurs auteurs dont Njock (1990, 2000, 2001); Djama, (1988, 1992, 2004) et Djama & Pitcher (1997, 1989). Selon ces auteurs, la PUE estimée à environ 18 000 tonnes de poissons par an pour un effort d'environ 2300 jours de pêche et le taux d'exploitation (le ratio de la mortalité par la pêche au total pour les huit espèces démersales communes, Pseudotolithus spp., Cynoglossus spp., Galoides decadactylus, quinquarius, Pentanemus et Arius spp) sont supérieures à 0,5 ce qui signifie que ces espèces sont déjà menacées d'une surexploitation. Cette constatation a été confirmée récemment pour Pseudotolithus spp., en utilisant le modèle de production de Schaefer par le groupe de travail FAO/COPACE sur les ressources démersales en Sierra Leone en 2008, ainsi que par les campagnes océanographiques du navire de recherche Fritdjof Nansen (Krakstad et al, 2004,2005, 2006) avec des faibles taux de capture enregistrés sur les espèces démersales d’importance commerciale. Dans ce groupe des démersaux se trouvent aussi les espèces telles Ariomma bondi, en grande quantité, mais qui ne sont pas encore exploitées du fait des profondeurs de pêche qui nécessitent des bateaux à grand tirant d’eau. Ce groupe est bien distribué le long de la frontière maritime du Nigéria en Guinée Equatoriale et est bien exploité au Nigéria sous-forme de conserve. Peu d’études ont été faites sur les crevettes des eaux camerounaises. Néanmoins l’évolution des captures des crevettiers ont chuté régulièrement de 1978 jusqu'à 2010. Cette chute est accompagnée d’une augmentation de l’effort de pêche en nombre des crevettiers. A titre d’illustration, en 2006, 51 navires de pêche ont débarqué 3,502 tonnes de produit, représentant une diminution de plus de 10% sur les 3,919 tonnes débarqués par 9 chalutiers en 1970. Cette tendance à la baisse est principalement liée à une détérioration de la ressource crevettière et à la naissance de réseaux d’exportations clandestines.
Le secteur contribue pour 1,2% du PIB en 2009 selon une part quasi constante depuis 2000 (source Institut national de la statistique/DSA), soit 102,7 MM de F CFA en valeur ajoutée en 2009 contre 75,3 MM de F CFA en 2000 (FCFA Constants).
L’exploitation du potentiel halieutique permet de fournir près de 180.647 tonnes de produits de la pêche dont 93.218 tonnes pour la pêche maritime artisanale, 7.428 tonnes pour la pêche industrielle, 75.000 tonnes pour la pêche continentale et 5.000 tonnes pour l’aquaculture. La pêche artisanale est surtout pratiquée par les populations rurales. Malgré le fait que cette offre améliore la sécurité alimentaire, elle reste insuffisante face à la demande toujours croissante. Les principales causes de l’augmentation de la demande se trouvent dans la croissance démographique (2,8% par an), l’urbanisation rapide (5% par an) ; la consommation en ville étant supérieure à celle des zones rurales, l’amélioration relative du pouvoir d’achat surtout récemment, puisque l’élasticité de la demande de poisson par rapport au prix est forte et proche de 1. Pour combler ce déficit entre l’offre et la demande en produits de pêche, l’on doit recourir aux importations qui représentent une proportion forte de la disponibilité apparente (52,9%). En 2003 la consommation par habitant est de 17,9 kg dont 49,7% proviennent de la pêche artisanale. Une étude révèle que le potentiel de production est estimé à 180 000 tonnes dont 51,6 % pourraient être fournis par les pêches artisanales maritimes et 41,5 par les pêches artisanales continentales. Le niveau des pertes après capture est élevé (15% en moyenne).