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Le Congo dispose de 170 km de côte maritime, limitée par ses frontières avec le Gabon et l’Angola (Cabinda) et interrompue par des baies (baie de Loango, baie de Pointe-Noire) et des pointes (pointe Kounda, pointe Indienne, pointe Noire) qui créent des conditions particulières souvent favorables à la présence de poissons. Cette côte est échancrée par l’estuaire du Kouilou et comprend près de 30 km de plages de sable qui sont battues en permanence par une houle du sud-ouest provoquant la formation incessante de plusieurs vagues. La plus grande partie du pays est drainée par le fleuve Congo qui, avec son affluent l’Oubangui,  forme la frontière avec la République Démocratique du Congo sur plus de 1 000 km. Tout le Congo sud-occidental est drainé par le bassin du Kouilou-Niari auquel il faut ajouter quelques petits bassins côtiers (Loémé, Noumbi, Ngongo). Le fleuve Kouilou est le cours d’eau le plus important venant se déverser dans l’Océan.  Son débit  moyen est de l’ordre de 700 m³/s à son embouchure. Il peut tomber à moins de 300 m³/s d’août à octobre et dépasser  1 000 m³/s en avril-mai et novembre-décembre. Son bassin versant couvre une superficie de 60 000 km². La rivière Loémé se déverse dans la lagune Malonda laquelle se déverse à son tour dans l’Océan. Les eaux douces qui alimentent principalement la lagune Malonda proviennent du complexe lacustre Loufoualéba-Cayo. Ces eaux sont fortement chargées en composés organiques. Les berges de la lagune Malonda sont sableuses du côté Océan et bordés de mangrove du côté terre. Les lacs Loufoualéba et Cayo sont alimentés par les eaux de la rivière Loémé. Les débits de cette rivière subissent d’importantes variations saisonnières. Ils passent en moyenne de 15 m³/s à l’étiage (août) à 45 m³/s en saison de crues (avril). Il en résulte un marnage assez important des deux lacs (1,5 m en moyenne). La lagune Conkouati est la plus importante masse d’eaux saumâtres de la région côtière du Congo. Elle couvre une superficie d’environ 24 km². Elle reçoit les eaux douces de la rivière Ngongo qui alimente les lacs Tchibenda et Tchivoka et la rivière Niambi qui possède également un vaste bassin versant. Cette lagune se jette dans l’Océan et se trouve sous l’influence des marées. Elle est communication permanente avec la mer par la passe située au sud-ouest. Cette lagune est bordée de mangrove. Les campagnes acoustiques du navire de recherche « DR FRIDTJOF NANSEN » effectuées dans les eaux congolaises et gabonaises durant la période 1994-2008, révèlent que la biomasse des sardinelles est estimée à 60 000 tonnes pour la Sardinella aurita et à 50 000 tonnes pour la Sardinalla. maderensis soit un total de 110 000 tonnes (présentement sous-exploitée). Ces stocks partagés avec l’Angola et le Gabon sont abondamment capturés pendant la grande saison froide (mai à septembre) et la petite saison froide (décembre à janvier). Le stock d’éthmalose est également sous exploité. Les stocks d’espèces pélagiques, principalement les sardinelles, fournissent l’essentiel des apports de la pêche maritime. Les prélèvements actuels de la pêche congolaise n’ont pas d’effets appréciables sur la taille de stocks disponibles. Bien que connaissant des fluctuations en raison des conditions hydrologiques dues notamment à l’upwelling côtier, au regard des résultats encourageants des campagnes d’évaluation ci- dessous présentées, les stocks de sardinelles peuvent supporter de très gros efforts de pêche dans la mesure où leur état biologique permet une exploitation beaucoup plus importante. En effet, les biologistes estiment qu’une augmentation du taux d’exploitation de 11 400 tonnes de petits pélagiques en 2008 à 18 000 tonnes pourrait être atteinte dans les eaux congolaises. Il résulterait de l’augmentation du tonnage des sardinelles, une réduction de l’importation de petits pélagiques congelés. Cependant, tenant compte du caractère migratoire de ces espèces, la mesure de précaution exige  une gestion concertée entre les Etats qui exploitent ce stock avant toute augmentation d’effort de pêche sur ce dernier. Tab.1 : Estimations de biomasses totales (en 103 tonnes) des sardinelles entre 1994 et 2008. Source : KRAKSTAD et LUYEYE, 2008 (Distribution spatiale et abondance des sardinelles du Gabon, du Congo et de l’Angola). Les données biologiques et d’abondance des ressources démersales disponibles ne proviennent que des campagnes d’évaluation du navire « DR FRIDTJOF NANSEN » effectuées dans les eaux maritimes de l’Angola au Gabon. Les résultats des évaluations de ces campagnes révèlent que les stocks dePsdeudotolithus spp., Galeoides decadactylus, Dentex spp., Cynoglossus spp., Brachydeuterus auritus, Penaeus notialis sont surexploités. Cela se confirme par les faibles rendements réalisés par les pêcheurs et également par la rareté de certaines espèces de grande taille pêchées dans les eaux congolaise mais également par la fermeture constatée de certains armements de pêche suite au faible rendement. Au regard  de cette situation préoccupante, la mesure de précaution recommande une stabilisation ou une réduction de l’effort de pêche sur ces stocks. L’état de connaissance sur les stocks et ressources marines de la ZEE, est basé sur les résultats des Groupes de travail FAO/COPACE d’évaluation des petits pélagiques Sud et des démersaux sud.   Tab. 2 : Etat d’exploitation des principales espèces pélagiques Tab. 3 : Etat d’exploitation des principales espèces démersales Tab. 4 : Estimation des biomasses totales (10³tonnes) des sardinelles dans la période 1994-2010 Source : KRAKSTAD et LUYEYE, 2008 (Distribution spatiale et abondance des sardinelles du Gabon, du Congo et de l’Angola). Fig. 1: Evolution des biomasses totales (10³ tonnes) chez les sardinelles dans la période 1994-2010 Les biomasses des deux espèces de sardinelles ont beaucoup fluctué au cours de la période considérée. Les valeurs de biomasse les plus élevées de S. aurita sont observées en 2004 et 2006, tandis qu’en 1994 une biomasse plus faible est observée. Pour Smaderensis, les valeurs de biomasse les plus élevées sont observées en 1994 et 2004, tandis que la plus faible biomasse est observée en 2005. Ces fluctuations importantes d’une année à l’autre pourraient s’expliquer par les mouvements migratoires de ces espèces entre l’Angola et le Gabon ainsi que par leur sensibilité aux variations des conditions hydrologiques. Cela remet sans doute en question non seulement l’importance de chaque classe de recrutement mais l’importance des bancs dans les eaux d’un des pays concernés à une saison donnée. D’où l’importance de considérer les estimations des biomasses de ces espèces sur le plan régional (Gabon, Congo, RD Congo, Angola). Les résultats obtenus sur Sardinella aurita indiquent qu’après une augmentation de 165 000 tonnes en 2004 à 220 000 tonnes en 2006, la biomasse a eu une diminution continuelle jusqu’à 87 000 tonnes en 2008. Les résultats obtenus sur Sardinella maderensis indiquent qu’après un maximum de 195 000 tonnes constaté en 2004, la biomasse a eu une diminution très significative jusqu’à 8 000 tonnes en 2005, suivie d’une augmentation graduelle jusqu’à 70 000 tonnes en 2008. Tab. 5 : Estimation des biomasses totales (tonnes) des espèces ou groupe démersal du Congo *le Gabon est inclus. Source : Rapports de campagnes du N/R DR FRIDTJOF NANSEN de 1989 à 2007. Les résultats obtenus sur les espèces démersales lors de ces campagnes ne peuvent pas pour le moment être utilisés à des fins d’évaluation des stocks en raison de la discontinuité dans le temps de ces campagnes et de la couverture incomplète des stocks à évaluer. Compte tenu du faible nombre d’opérations de chalutage effectuées en 2007 (3 au total) et de leur distribution spatiale très inégale, les résultats de la campagne ne pouvaient être utilisés pour une évaluation quantitative des ressources démersales disponibles à l’époque où a eu lieu cette campagne (juin-juillet 2007). Parmi les espèces démersales capturées au chalut démersal lors des 3 traits réalisés dans les eaux du Congo, on pouvait distinguer les dorades grises (Pomadasys peroteti, Pomadasys incisus), les bars (Pseudotolithus senegalensis, Pseudotolithus typus), la friture (Pteroscion peli), les ombrines ou « bars noirs » (Umbrina canariensis), le pelon (Brachydeuterus auritus) et les dorades roses (Dentex angolensis,Dentex congoensis). Toutes ces espèces n’étaient pas abondantes, excepté le pelon. Afin de disposer d’estimations fiables de biomasses des ressources démersales et de pouvoir améliorer leurs évaluations, basées actuellement que sur les méthodes indirectes (données de pêche commerciale), des campagnes doivent être exécutées régulièrement couvrant l’ensemble des stocks. Dans les conditions actuelles (effort, zone de pêche, maillage) tous les stocks démersaux sont surexploités. Leur état d’exploitation montre clairement qu’une augmentation de l’effort de pêche se solderait immanquablement par un échec financier pour l’armement. Les stocks de petits pélagiques (Sardinella spp  principalement) sont sous exploités mais présentent des variations inter annuelles d’abondance notable. Une augmentation du nombre de sardiniers est à encouragée.
La contribution du secteur pêche dans l’économie nationale du Congo demeure insignifiante d’une manière constante. L’évolution positive du PIB national ces dernières années relève du domaine du pétrole. Les raisons de cette insuffisance sont de divers ordres : -          Au niveau national  on note : La faible diversification de la base productive qui se repose sur les effets des cours du pétrole et du reste, a une grave incidence dans la crise du système interne de production alimentaire ;
  1. La faible allocation des ressources pour la valorisation du potentiel halieutique, infrastructurel et communication ; les ressources budgétaires sont insuffisantes pour permettre des interventions de qualité ;
  2. L’absence d’une politique sectorielle ambitieuse capable de susciter et canaliser, à travers des actions ciblées, l’initiative privée en vue de booster le développement du secteur ;
  3. La dépendance extérieure du pays sur le plan alimentaire et qui défavorise la balance commerciale ;
-          Au niveau du secteur, on constate :
  1. La pratique d’une pêche archaïque et rudimentaire ;
  2. Un manque d’encadrement et d’appui des pêcheurs ;
  3. Une faiblesse des structures de stockage, de conservation, de transformation et de transport des produits halieutiques ;
  4. Le manque de structures de recherche-développement pour mieux orienter la politique du secteur ;
  5. Les faibles capacités humaines et institutionnelles.
Tous ces points constituent, entre autre, des défis que doit pouvoir relever le secteur des pêches pour améliorer sa contribution dans le PIB national, contribution qui se situe entre 1,50 et 1,70%. Tab. 6 : Evolution du PIB pêche et contribution au PIB national au Congo Source : DGE-Comptabilité nationale. (La moyenne de taux d’échange utilisée est de 1US$=500 F CFA)
En 2002, la disponibilité apparente a été de 78324 tonnes correspondant à une consommation par tête de 24,9kg. Les besoins du pays ont été couverts à 36,9% par les importations. En moyenne annuelle sur la période 1995-2003, la disponibilité est de 71969 tonnes, couverte à 42,1% par les importations. La place importante qu’occupe le poisson dans le modèle de consommation des congolais, avec une consommation moyenne de poisson par habitant de 29,2 kg par an, fait du Congo l’un des pays africains riverains de l'océan atlantique (pays insulaires non compris), le plus grand consommateur de poisson devant le Ghana (27 kg) et le Sénégal (26 kg). Le secteur de la pêche joue un rôle de premier plan dans l'approvisionnement des populations locales en protéines d'origine animale, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire. Le poisson constitue la base alimentaire du pays avec 63 % des protéines d'origine animale et 22 % des protéines totales. Le secteur des pêches satisfait en volume les besoins nationaux en poisson à hauteur de 64,9%.